samedi 10 novembre 2012

Call of Gamay : Beaujolais Ops.

On y est c'est bientôt. Les gens attendent patiemment, fébrilement.

Mais ils attendent quoi au fait ?

2 événements annuels importants aux yeux des geek amateurs de vin (je le sais bien, j'en suis un !) :

La sortie de Call Of Duty le 13 novembre et l'arrivée
du Beaujolais nouveau le 15 du même mois (haaa vous comprenez mieux le titre légèrement pourri de ce post).









Impossible d'avoir un avis sur l'un ou sur l'autre puisque aucun des 2 n'est sorti. Et puis en plus parler de jeux vidéo sur un blog de vin pour le coup ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.
En revanche si j'en parle aujourd'hui c'est que, comme tout produit phare récurrent, ces 2 sorties vont recevoir le même traitement médiatique et le même accueil. Si, si vous verrez. Allez je me lance et je vous donne le tirage dans l'ordre :


  • Un sujet au 20H de TF1 (avec un doublé plus que probable chez Pernaut pour le beaujolais)
  • La une de la presse spécialisée : "Alors il donne quoi le millésime 2012 ?"
  • Des volumes de ventes énormes en un temps record
  • Des gens ravis : "wahhouuuuu, trop le kiff, c'est le meilleur jeu que j'ai bu de toute ma vie"
  • Des gens blasés : "mouais, comme tous les ans ils se sont pas foulés les mecs"
  • Des déçus, dégoutés, excédés et qui sortiront les arguments de l'an passé et qui seront sûrement ceux de l'an prochain : "Coup marketing sans âme, produit surfait qui ne survit que grâce à un nom mondialement connu. Une fois de plus une déception. Le plus triste c'est qu'il y ait toujours des pigeons pour tomber dans ce piège du consumérisme..."
  • Des anti-tout qui comme chaque année scanderont leurs fameux : "les jeux vidéos rendent violents et le vin rend alcoolique" (tout un programme...)
Tout ce que je sais c'est que le 15, je gouterai au Beaujolais entre potes. Je sais que certains seront ravis, d'autres blasés. J'en vois déjà un qui sera excédé et dégouté. Mais je sais aussi que toutes ces différences de point de vue se règleront autour d'une partie de Call Of... Je suis rassuré, ça se passera aussi bien que l'année dernière. 





dimanche 23 septembre 2012

Foire aux vins de Bourgueil : des bubulles !



Le 15 août dernier, c'était la foire aux vins à Bourgueil. Un bien joli rendez-vous où une bonne partie des appellations du Val de Loire était représentée.
   
Au programme dégustations de vins, de fromages et de fouées. Il y en avait pour tous les goûts et cerise sur le gâteau, Bacchus himself était là en guest star proposant à tous de boire dans son vase verre.










Au milieu des dizaines et dizaines de vins dégustés, 2 vins pétillants m'ont particulièrement séduit (il faisait une chaleur de plomb et mon gosier me criait : "des bulles ! des bulles !" - un peu comme le poisson jaune dans le monde de Nemo-).

Je vous présente le premier vin, le second quant à lui fera l'objet d'un autre post (parce qu'il le vaut bien, hooo oui).

En Vouvray (brut), le domaine de La Grand Taille a confirmé l'impression laissée lors de Vitiloire :

Suite à la reprise de l'exploitation de leur patron, Sébastien BONZON et Stéphane BOITELLE créent ce domaine en 2001 : 40 hectares dédiés au chenin et au Vouvray sous toutes ses formes.
Leur Vouvray brut s'ouvre sur des notes briochées et de miel. La bulle est vive mais docile et l'impression de fraîcheur en bouche vous assure un apéritif des plus réussi. Si vous avez l'occasion de les croiser aux détours d'une foire aux vins ou au domaine n'hésitez pas à tailler le bout de gras : Les gars sont abordables, sympas et aiment échanger en toute simplicité.

Un pétillant bien fait et d'un excellent rapport qualité/prix.

Prix : moins de 6 euros


"Ne pas parler de vins de Bourgueil dans un post dédié à la foire aux vins de Bourgueil ça n'a pas de prix. Pour tout le reste il y a 20red."

lundi 23 juillet 2012

made in 1982

Pour marquer le passage du cap de la trentaine, rien de tel qu'un vin qui lui aussi souffle ses 30 bougies.
J'ai donc profité de ma 30ème année pour déboucher une bouteille de Montlouis sur Loire de 1982*.
Pas de nom de domaine, pas d'étiquette, juste une année sur le bouchon.
On est toujours fébrile à l'ouverture d'un vin d'un certain âge et surtout inquiet de ce que l'on va découvrir : bon, pas bon ?

Le bouchon glisse étonnament facilement  pour libérer des arômes de pomme, des notes florales, des touches de miel. Le sucre a permis au vin de passer les années tout en conservant une réelle vivacité.
C'est un véritable régal pour le nez qui se confirme en bouche. Un vin incroyable qui a fait l'unanimité.

Ca c'est le commentaire que j'aurais pu faire en vivant dans une série américaine où le héros est toujours chanceux et touché par la grâce. Mais on reste en France (et c'est bien aussi) : Après avoir galéré pendant 3 plombes pour au final complètement atomiser un bouchon qui a fini en miettes, le vin était passé, blindé, cassé avec un nez de pommes à cidres pourries (et des notes de vieille caravane n'ayant pas vu de vacances depuis bien longtemps). La bouche a confirmé le tout en laissant une grimace sur le visage de toutes les personnes ayant bien voulu y goûter.

Donc il était pas bon du tout (son âge avancé lui évite le qualificatif de dégueulasse) mais il aura au moins eu le mérite d'avoir marqué les esprits ("on aura tenté").


Où : Nulle part

Prix : ça n'a pas de prix (et heureusement)


* : Les vins de Montlouis sur Loire peuvent sans problèmes traverser les décennies (lui pas...)





dimanche 1 juillet 2012

Classique chic : Château Grivière 2002

Des grands crus classés au petit bordeaux vendu 2,50€, on trouve de tout au rayon bordelais (le pire et le meilleur) et c'est ce qui rend le choix difficile.
Les bordeaux ont la réputation d'être des vins formatés, sans surprise, sans fantaisie. Et dans certains cas c'est pas faux (dans d'autres moins).
C'est vrai que si l'on souhaite surprendre ses convives et sortir des sentiers battus, mieux vaut éviter la Gironde. Mais les vins du bordelais, forts d'une multitude d'appellations et de caractères différents, compilent bon nombre de valeurs sûres qui permettent d'éviter les mauvaises surprises. Et puis ouvrir (ou offrir) un bon Margaux, ça fait toujours son petit effet : "il s'est pas foutu de notre gueule avec son pinard" (chic quoi !).

Le bordelais en très, très gros :
Le vignoble bordelais se divisent en 2 : La rive gauche (Médoc, Haut Médoc, Graves, ...) et la rive droite (Saint-Emilion, Pomerol, Bourg, ...). Pour aller plus loin direction Château Loisel.
Vous trouverez plus bas la carte du vignoble avec les différentes appellations qui le composent.

Avec le Château Grivière 2002 nous sommes sur la rive gauche en Médoc, juste au dessus de Saint-Estèphe (qui lui est plus bas dans le Haut Médoc, c'est simple non ?).

Un Médoc pur jus et "so chic" :
Le nez s'ouvre d'abord sur les fruits noirs pour laisser la place aux fruits cuits. On part ensuite sur des arômes plus évolués (âge oblige) d'humus, de champignon avec une petite pointe de brûlé (dû à un vieillissement en fût de chêne). Un nez complexe et élégant.
La bouche est sur le même registre avec un fruit cuit bien présent (pruneau, prune, cerise) et des tannins encore vifs pour donner de la structure à l'ensemble.
Un vin pas si classique que ça dans sa composition : 60% merlot et 40% cabernet sauvignon (de ce côté de la Gironde c'est généralement l'inverse).
A moins de 10 €, vous pourrez déguster un Médoc bien fait, évolué (2002) et bon tout simplement. Sur l'appellation un rapport qualité/prix excellent.

Prix : 9, 95 € (5 centimes de plus et je ne vous en parlais même pas, on a eu chaud)
Où : Monoprix




  

samedi 9 juin 2012

Quand y'a d'la gêne... Domaine JOUSSET "P'tit Sans Gêne"

"Quand y'a d'la gêne, y'a pas de plaisir" c'est bien connu comme dicton. Et c'est surtout très facile à vérifier contrairement à "pierre qui roule n'amasse pas mousse" où là il faut une pierre (ronde de surcroît ), de la mousse, une pente et pas mal de temps à perdre.

Preuve que sans gêne le plaisir est là (ho oui) avec un rosé qui fait l'unanimité et qui est mon vin de l'été : Le P'tit Sans Gêne 2011 du domaine JOUSSET.

Je vous ai brièvement parlé de ce domaine dans mon post précédent et du théorème sur la "picollabilité du vin" (à ne pas confondre avec la pochtronabilité qui n'a rien à voir et qui ne présente aucun intérêt). Et bien, ce vin illustre ce qu'est un très bon potentiel de picollabilité.

Au milieu des excellents vins blancs produits par le domaine, le P'tit Sans Gêne est une petite pépite qui vaut le détour : Un rosé issus des terroirs de Montlouis sur Loire composé de cabernet, gamay et grolleau.
Un vin sur le fruit qui dégage une élégance rare : Plutôt bien élevé le p'tit sans gêne.

Si vous pensez que les rosés sont des vins sans grand intérêt (trop simples, trop sucrés, trop fait à la va comme j'te pousse) alors goûtez-le et je vous garantis que vous changerez d'avis.
Le P'tit Sans Gêne n'est pas que le compagnon du barbecue : On le sirote à l'apéritif, pendant le repas, on s'en ressert une rasade pour le dessert, on s'gêne pas quoi.

Prix : 7, 50 € au domaine





dimanche 3 juin 2012

Vitiloire 2012

125 vignerons, 10 grands chefs, du soleil et de la bonne humeur.
Tous les ingrédients étaient réunis pour fêter dignement les 10 ans de Vitiloire ce week-end.
Un rendez-vous incontournable pour déguster et découvrir les différentes appellations du Val de Loire et surtout pour échanger avec les vignerons. Petit topo sur l'édition 2012.


Les différents stands étaient disséminés sur l'ensemble du boulevard Heurteloup en plein centre de Tours. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y avait un paquet de monde à déambuler guillerettement le verre à la main. Ce dernier, obtenu à l'entrée pour la modique somme de 5 euros, est l'outil indispensable pour ce genre d'événement et fait un bien joli souvenir (utile en plus).

Vitiloire met à l'aise tout de suite : Le staff accueillant et sympa, le lieu (plein centre) qui permet d'aller et venir comme bon vous semble (aucune pancarte "toute sortie est définitive" à l'horizon) et les exposants pas avares d'échange, souriants malgré les questions en rafales (et en plusieurs langues) et la chaleur écrasante. La température est même devenue source d'un épineux problème : "To put le vin rouge au frais or not to put", telle était la question récurrente sur pas mal de stand.

Des belles découvertes, des domaines qui confirment leur savoir-faire avec en bonus la cool-attitude qui va bien, des vins qui ne m'ont pas transcendé et d'autres que je n'ai pas eu le temps de goûter. Palme de la cool-attitude au domaine JOUSSET pour une présentation des vins et du domaine sans prise de tête, sans artifices pour mieux mettre en avant la sincérité et le partage. Leurs vins sont comme eux : vrais et conviviaux (cool on vous dit). J'ai particulièrement apprécié la philosophie de Bertrand qui m'a précisé que la première qualité d'un vin c'est de proposer un bon potentiel de picolabillité (car après tout c'est bien ce qu'on lui demande au vin : de pouvoir être bu entre amis. Les discours sur sa limpidité, sa texture et tout et tout, ça reste accessoire). Je repars ravi du stand 330 avec mon carton de "P'tit Sans Gêne" sous le bras : En même temps, sous un soleil de plomb faire le plein de rosé c'est plus de la gourmandise c'est de l'instinct de conservation.


En parlant de rosé, la visite du stand 303 a confirmé mon goût pour les Bourgueil du domaine NAU Frères. Pourquoi le rosé m'évoque ce domaine ? réponse ici. J'aurai l'occasion de reparler de leurs Bourgueil  dans un prochain post. Les petits drapeaux sur la pancarte c'est pour dire que chez les frères NAU ça cause english, espanol (sans le n tilde puisque mon clavier ne me le permet pas), português et même svenska : Quand je vous dis que les questions sont posées dans toutes les langues...




En excellent rapport qualité-prix, je ne peux que vous conseiller le Vouvray pétillant brut du domaine de la Grand Taille : à moins de 6 euros, j'ai pas trouvé mieux.

Déguster c'est bien, manger c'est bien aussi. 10 chefs réalisaient des recettes devant nous. Ces plats, accompagnés d'un vin du salon présentant le meilleur accord possible, étaient ensuite distribués aux spectateurs. J'ai assisté à la préparation par le sympathique Romain GRASSO d'un filet de truite de mer croustillante sauce vierge et asperges vertes meunières. Tout un programme dont le seul intitulé fait saliver. Malheureusement pour moi, le nombre de portions étant limité, je n'ai pas pu goûter à ce plat : Une dame d'un âge plus qu'avancé (n'ayant même pas assisté à la préparation de la recette) s'est jetée sur la part qui m'était destinée avec une vivacité qui tenait du paranormal...



Après Vitiloire, un apéritif à la guinguette en bord de Loire nous a permis de clôturer en beauté cette journée de dur labeur : Le rosé pétillant naturel et non dosé du domaine de la FUYE était plus que bienvenu.





Tellement de bons vins dégustés et de belles personnalités rencontrées qu'il est difficile d'en faire un résumé. Il y a des endroits où l'on se sent bien : Vitiloire en fait partie.

samedi 19 mai 2012

JOY en Gascogne : Ode à la joie

Nostalgiques des amours sulfureux de la belle blonde répondant au doux nom de Joy, vous allez être déçus. Point de Zara Whites dans ce post, mais un vin blanc à la belle robe blonde du domaine de JOY : Ode à la joie (IGP Côtes de Gascogne).

IGP c'est quoi ?
Ces trois lettres, qui signifient Indication géographique protégée, remplacent depuis 2009 la mention vin de pays (c'était plus poétique avant je vous le concède, mais que voulez-vous, tout fout le camp...).

Côtes de Gascogne c'est où ?
En Gascogne pardi ! Dans le sud-ouest, dans le Gers plus précisément.

Mais retournons auprès de notre blonde...

Vendu comme vin sec, cette ode à la joie vin a tout d'un demi-sec.

Un 1er nez fermé qui ne laisse pas présager grand chose (de bon ou de mauvais c'est au choix).
Mijaurée la Joy ?

Laissez-le se dévoiler et là c'est une vraie séance de séduction qui s'offre à vous : Un nez de fruits exotiques, de miel et un soupçon de vanille (vin passé par la case barrique, ça doit jouer).
Un nez qui confirme l'impression (légère) de gras et de demi-sequetté du vin (oui j'invente des mots et alors ? ).

En bouche c'est fruité, c'est sucré sans tomber dans la lourdeur et ça a un côté aérien qui lui donne un goût de revenez-y.

Lors de cette séance de dégustation* improvisée, le qualificatif "délicat" est revenu le plus souvent.
Et c'est effectivement cette délicatesse qui séduit.
Et puis, qui peut passer à côté d'une ode à la joie en cette période de sinistrose ambiante ?


Prix : 6, 40 €

                                                                               



*Cette dégustation a eu lieu dans une cave troglodyte de Montlouis sur Loire (un de ces endroits où le temps suspend son vol pour quelques heures).
Notre hôte empreint d'une rare clairvoyance nous a livré les secrets d'une dégustation réussie :
"L'heure (11h en l'occurrence), le lieu, la nappe blanche, les verres et surtout pas trop de cons autour de la table". Dont acte. Merci pour la leçon M'sieur Pierre.