dimanche 4 mars 2012

Words don't come easy

Tout le monde s'accorde à dire qu'il est très difficile de décrire ce que l'on ressent en dégustant un vin (vous savez, ce même sentiment de vide et de solitude lors de l'oral de français : Quand vous croisez le regard du prof qui lit dans vos yeux que vous venez de tirer le seul sujet sur lequel vous avez fait impasse).

Comment, fort d'un vocabulaire riche de milliers de mots (j'ai abandonné l'idée de connaître le nombre exact de mots dans la langue française) pouvons nous autant sécher devant un simple verre de vin ?
Devant l'Albatros de Baudelaire je veux bien : Faire impasse sur ce poème et le découvrir lors de l'épreuve peut vous faire chuter telle une bécasse un jour d'ouverture de chasse.
Si on s'arrête à la simple lecture du texte (sans préparation aucune) on peut vite faire l'analyse suivante : Charles était un grand fan d'ornithologie avec un petit faible pour les oiseaux de mer...
Et Paf ! On passe à côté de l'essence même du message et à côté de la richesse de ce texte en même temps que l'on passe sous la barre de la moyenne (le professeur, après vous avoir poliment laissé discourir sur les différentes espèces d'oiseaux connus, ne peut que sanctionner la naïveté de votre analyse).

C'est pareil pour le vin : Faute de pouvoir mettre un mot sur son émoi, on peut se sentir frustré de ne pas pouvoir aller au bout des choses et décrire ce qu'on a sur le coeur (et dans la bouche).
Je vous conseille de regarder la vidéo à ce sujet sur l'excellent blog de missglouglou.

Nous allons donc petit à petit et pas à pas découvrir, ensemble, les mots qui permettent de "parler vin" et de partager (le plus important) avec votre entourage. Attention tout de même à parler vin avec des personnes elles aussi amatrices ou simplement curieuses sous peine de vous rendre compte que lors des repas de familles ou entre amis il ne vous reste plus qu'une place en bout de table (sans voisins).
Pire, on vous placera à celle des enfants ("Tu vois Arthur, ton citror à une belle finale tonique avec de l'acidité comme il faut. C'est un peu dommage que tu trempes tes chocos dedans : ça casse le goût").

Les premiers mots me sont inspirés par un ami qui me posait la question suivante : Comment qu'on dit quand on sent l'alcool, quand un vin "a des chevaux" ? (Je ne sais pas si le vin était si chargé en poneys mais toujours est-il que cet ami, que nous appelleront l'Albatros, avait de plus en plus de mal à battre de l'aile).

Par degrés de sensations on peut définir l'impression d'alcool laissée par un vin de la manière suivante :

  • Léger (à ne pas confondre avec faible) : Vin dont l'alcool ne se sent pas ou si peu (le "il se boit bien").
  • Chaleureux : Vin laissant une impression de chaleur due à l'alcool. Cette chaleur n'est pas trop prononcée et contribue à l'équilibre de l'ensemble.
  • Généreux : Un vin riche en alcool sans pour autant prendre le pas sur les autres caractéristiques du vin. Cette richesse est l'expression de la typicité de certaines régions. On parlera plus facilement de générosité en évoquant un vin rouge du sud qu'un rouge de Loire.
  • Capiteux : Le fameux "il a des chevaux". Dans ce cas là il a même trop de chevaux et l'alcool peut vite monter à la tête et prend trop de place. L'équilibre du vin n'est pas au rendez-vous.

Voilà, en gros, ce qui peut vous permettre d'exprimer la sensation d'alcool laissée par un vin. Cela ne se limite pas à ces 4 définitions mais elles vous permettront d'illustrer un ressenti : Libre à vous de les décliner avec un panel plus large.

Comme le chantait si bien F.R David, le langage du vin est comme celui de l'amour : Les mots ne viennent pas facilement (c'est comme le look, ça se travaille : la preuve en image).












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