samedi 10 novembre 2012

Call of Gamay : Beaujolais Ops.

On y est c'est bientôt. Les gens attendent patiemment, fébrilement.

Mais ils attendent quoi au fait ?

2 événements annuels importants aux yeux des geek amateurs de vin (je le sais bien, j'en suis un !) :

La sortie de Call Of Duty le 13 novembre et l'arrivée
du Beaujolais nouveau le 15 du même mois (haaa vous comprenez mieux le titre légèrement pourri de ce post).









Impossible d'avoir un avis sur l'un ou sur l'autre puisque aucun des 2 n'est sorti. Et puis en plus parler de jeux vidéo sur un blog de vin pour le coup ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.
En revanche si j'en parle aujourd'hui c'est que, comme tout produit phare récurrent, ces 2 sorties vont recevoir le même traitement médiatique et le même accueil. Si, si vous verrez. Allez je me lance et je vous donne le tirage dans l'ordre :


  • Un sujet au 20H de TF1 (avec un doublé plus que probable chez Pernaut pour le beaujolais)
  • La une de la presse spécialisée : "Alors il donne quoi le millésime 2012 ?"
  • Des volumes de ventes énormes en un temps record
  • Des gens ravis : "wahhouuuuu, trop le kiff, c'est le meilleur jeu que j'ai bu de toute ma vie"
  • Des gens blasés : "mouais, comme tous les ans ils se sont pas foulés les mecs"
  • Des déçus, dégoutés, excédés et qui sortiront les arguments de l'an passé et qui seront sûrement ceux de l'an prochain : "Coup marketing sans âme, produit surfait qui ne survit que grâce à un nom mondialement connu. Une fois de plus une déception. Le plus triste c'est qu'il y ait toujours des pigeons pour tomber dans ce piège du consumérisme..."
  • Des anti-tout qui comme chaque année scanderont leurs fameux : "les jeux vidéos rendent violents et le vin rend alcoolique" (tout un programme...)
Tout ce que je sais c'est que le 15, je gouterai au Beaujolais entre potes. Je sais que certains seront ravis, d'autres blasés. J'en vois déjà un qui sera excédé et dégouté. Mais je sais aussi que toutes ces différences de point de vue se règleront autour d'une partie de Call Of... Je suis rassuré, ça se passera aussi bien que l'année dernière. 





dimanche 23 septembre 2012

Foire aux vins de Bourgueil : des bubulles !



Le 15 août dernier, c'était la foire aux vins à Bourgueil. Un bien joli rendez-vous où une bonne partie des appellations du Val de Loire était représentée.
   
Au programme dégustations de vins, de fromages et de fouées. Il y en avait pour tous les goûts et cerise sur le gâteau, Bacchus himself était là en guest star proposant à tous de boire dans son vase verre.










Au milieu des dizaines et dizaines de vins dégustés, 2 vins pétillants m'ont particulièrement séduit (il faisait une chaleur de plomb et mon gosier me criait : "des bulles ! des bulles !" - un peu comme le poisson jaune dans le monde de Nemo-).

Je vous présente le premier vin, le second quant à lui fera l'objet d'un autre post (parce qu'il le vaut bien, hooo oui).

En Vouvray (brut), le domaine de La Grand Taille a confirmé l'impression laissée lors de Vitiloire :

Suite à la reprise de l'exploitation de leur patron, Sébastien BONZON et Stéphane BOITELLE créent ce domaine en 2001 : 40 hectares dédiés au chenin et au Vouvray sous toutes ses formes.
Leur Vouvray brut s'ouvre sur des notes briochées et de miel. La bulle est vive mais docile et l'impression de fraîcheur en bouche vous assure un apéritif des plus réussi. Si vous avez l'occasion de les croiser aux détours d'une foire aux vins ou au domaine n'hésitez pas à tailler le bout de gras : Les gars sont abordables, sympas et aiment échanger en toute simplicité.

Un pétillant bien fait et d'un excellent rapport qualité/prix.

Prix : moins de 6 euros


"Ne pas parler de vins de Bourgueil dans un post dédié à la foire aux vins de Bourgueil ça n'a pas de prix. Pour tout le reste il y a 20red."

lundi 23 juillet 2012

made in 1982

Pour marquer le passage du cap de la trentaine, rien de tel qu'un vin qui lui aussi souffle ses 30 bougies.
J'ai donc profité de ma 30ème année pour déboucher une bouteille de Montlouis sur Loire de 1982*.
Pas de nom de domaine, pas d'étiquette, juste une année sur le bouchon.
On est toujours fébrile à l'ouverture d'un vin d'un certain âge et surtout inquiet de ce que l'on va découvrir : bon, pas bon ?

Le bouchon glisse étonnament facilement  pour libérer des arômes de pomme, des notes florales, des touches de miel. Le sucre a permis au vin de passer les années tout en conservant une réelle vivacité.
C'est un véritable régal pour le nez qui se confirme en bouche. Un vin incroyable qui a fait l'unanimité.

Ca c'est le commentaire que j'aurais pu faire en vivant dans une série américaine où le héros est toujours chanceux et touché par la grâce. Mais on reste en France (et c'est bien aussi) : Après avoir galéré pendant 3 plombes pour au final complètement atomiser un bouchon qui a fini en miettes, le vin était passé, blindé, cassé avec un nez de pommes à cidres pourries (et des notes de vieille caravane n'ayant pas vu de vacances depuis bien longtemps). La bouche a confirmé le tout en laissant une grimace sur le visage de toutes les personnes ayant bien voulu y goûter.

Donc il était pas bon du tout (son âge avancé lui évite le qualificatif de dégueulasse) mais il aura au moins eu le mérite d'avoir marqué les esprits ("on aura tenté").


Où : Nulle part

Prix : ça n'a pas de prix (et heureusement)


* : Les vins de Montlouis sur Loire peuvent sans problèmes traverser les décennies (lui pas...)





dimanche 1 juillet 2012

Classique chic : Château Grivière 2002

Des grands crus classés au petit bordeaux vendu 2,50€, on trouve de tout au rayon bordelais (le pire et le meilleur) et c'est ce qui rend le choix difficile.
Les bordeaux ont la réputation d'être des vins formatés, sans surprise, sans fantaisie. Et dans certains cas c'est pas faux (dans d'autres moins).
C'est vrai que si l'on souhaite surprendre ses convives et sortir des sentiers battus, mieux vaut éviter la Gironde. Mais les vins du bordelais, forts d'une multitude d'appellations et de caractères différents, compilent bon nombre de valeurs sûres qui permettent d'éviter les mauvaises surprises. Et puis ouvrir (ou offrir) un bon Margaux, ça fait toujours son petit effet : "il s'est pas foutu de notre gueule avec son pinard" (chic quoi !).

Le bordelais en très, très gros :
Le vignoble bordelais se divisent en 2 : La rive gauche (Médoc, Haut Médoc, Graves, ...) et la rive droite (Saint-Emilion, Pomerol, Bourg, ...). Pour aller plus loin direction Château Loisel.
Vous trouverez plus bas la carte du vignoble avec les différentes appellations qui le composent.

Avec le Château Grivière 2002 nous sommes sur la rive gauche en Médoc, juste au dessus de Saint-Estèphe (qui lui est plus bas dans le Haut Médoc, c'est simple non ?).

Un Médoc pur jus et "so chic" :
Le nez s'ouvre d'abord sur les fruits noirs pour laisser la place aux fruits cuits. On part ensuite sur des arômes plus évolués (âge oblige) d'humus, de champignon avec une petite pointe de brûlé (dû à un vieillissement en fût de chêne). Un nez complexe et élégant.
La bouche est sur le même registre avec un fruit cuit bien présent (pruneau, prune, cerise) et des tannins encore vifs pour donner de la structure à l'ensemble.
Un vin pas si classique que ça dans sa composition : 60% merlot et 40% cabernet sauvignon (de ce côté de la Gironde c'est généralement l'inverse).
A moins de 10 €, vous pourrez déguster un Médoc bien fait, évolué (2002) et bon tout simplement. Sur l'appellation un rapport qualité/prix excellent.

Prix : 9, 95 € (5 centimes de plus et je ne vous en parlais même pas, on a eu chaud)
Où : Monoprix




  

samedi 9 juin 2012

Quand y'a d'la gêne... Domaine JOUSSET "P'tit Sans Gêne"

"Quand y'a d'la gêne, y'a pas de plaisir" c'est bien connu comme dicton. Et c'est surtout très facile à vérifier contrairement à "pierre qui roule n'amasse pas mousse" où là il faut une pierre (ronde de surcroît ), de la mousse, une pente et pas mal de temps à perdre.

Preuve que sans gêne le plaisir est là (ho oui) avec un rosé qui fait l'unanimité et qui est mon vin de l'été : Le P'tit Sans Gêne 2011 du domaine JOUSSET.

Je vous ai brièvement parlé de ce domaine dans mon post précédent et du théorème sur la "picollabilité du vin" (à ne pas confondre avec la pochtronabilité qui n'a rien à voir et qui ne présente aucun intérêt). Et bien, ce vin illustre ce qu'est un très bon potentiel de picollabilité.

Au milieu des excellents vins blancs produits par le domaine, le P'tit Sans Gêne est une petite pépite qui vaut le détour : Un rosé issus des terroirs de Montlouis sur Loire composé de cabernet, gamay et grolleau.
Un vin sur le fruit qui dégage une élégance rare : Plutôt bien élevé le p'tit sans gêne.

Si vous pensez que les rosés sont des vins sans grand intérêt (trop simples, trop sucrés, trop fait à la va comme j'te pousse) alors goûtez-le et je vous garantis que vous changerez d'avis.
Le P'tit Sans Gêne n'est pas que le compagnon du barbecue : On le sirote à l'apéritif, pendant le repas, on s'en ressert une rasade pour le dessert, on s'gêne pas quoi.

Prix : 7, 50 € au domaine





dimanche 3 juin 2012

Vitiloire 2012

125 vignerons, 10 grands chefs, du soleil et de la bonne humeur.
Tous les ingrédients étaient réunis pour fêter dignement les 10 ans de Vitiloire ce week-end.
Un rendez-vous incontournable pour déguster et découvrir les différentes appellations du Val de Loire et surtout pour échanger avec les vignerons. Petit topo sur l'édition 2012.


Les différents stands étaient disséminés sur l'ensemble du boulevard Heurteloup en plein centre de Tours. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y avait un paquet de monde à déambuler guillerettement le verre à la main. Ce dernier, obtenu à l'entrée pour la modique somme de 5 euros, est l'outil indispensable pour ce genre d'événement et fait un bien joli souvenir (utile en plus).

Vitiloire met à l'aise tout de suite : Le staff accueillant et sympa, le lieu (plein centre) qui permet d'aller et venir comme bon vous semble (aucune pancarte "toute sortie est définitive" à l'horizon) et les exposants pas avares d'échange, souriants malgré les questions en rafales (et en plusieurs langues) et la chaleur écrasante. La température est même devenue source d'un épineux problème : "To put le vin rouge au frais or not to put", telle était la question récurrente sur pas mal de stand.

Des belles découvertes, des domaines qui confirment leur savoir-faire avec en bonus la cool-attitude qui va bien, des vins qui ne m'ont pas transcendé et d'autres que je n'ai pas eu le temps de goûter. Palme de la cool-attitude au domaine JOUSSET pour une présentation des vins et du domaine sans prise de tête, sans artifices pour mieux mettre en avant la sincérité et le partage. Leurs vins sont comme eux : vrais et conviviaux (cool on vous dit). J'ai particulièrement apprécié la philosophie de Bertrand qui m'a précisé que la première qualité d'un vin c'est de proposer un bon potentiel de picolabillité (car après tout c'est bien ce qu'on lui demande au vin : de pouvoir être bu entre amis. Les discours sur sa limpidité, sa texture et tout et tout, ça reste accessoire). Je repars ravi du stand 330 avec mon carton de "P'tit Sans Gêne" sous le bras : En même temps, sous un soleil de plomb faire le plein de rosé c'est plus de la gourmandise c'est de l'instinct de conservation.


En parlant de rosé, la visite du stand 303 a confirmé mon goût pour les Bourgueil du domaine NAU Frères. Pourquoi le rosé m'évoque ce domaine ? réponse ici. J'aurai l'occasion de reparler de leurs Bourgueil  dans un prochain post. Les petits drapeaux sur la pancarte c'est pour dire que chez les frères NAU ça cause english, espanol (sans le n tilde puisque mon clavier ne me le permet pas), português et même svenska : Quand je vous dis que les questions sont posées dans toutes les langues...




En excellent rapport qualité-prix, je ne peux que vous conseiller le Vouvray pétillant brut du domaine de la Grand Taille : à moins de 6 euros, j'ai pas trouvé mieux.

Déguster c'est bien, manger c'est bien aussi. 10 chefs réalisaient des recettes devant nous. Ces plats, accompagnés d'un vin du salon présentant le meilleur accord possible, étaient ensuite distribués aux spectateurs. J'ai assisté à la préparation par le sympathique Romain GRASSO d'un filet de truite de mer croustillante sauce vierge et asperges vertes meunières. Tout un programme dont le seul intitulé fait saliver. Malheureusement pour moi, le nombre de portions étant limité, je n'ai pas pu goûter à ce plat : Une dame d'un âge plus qu'avancé (n'ayant même pas assisté à la préparation de la recette) s'est jetée sur la part qui m'était destinée avec une vivacité qui tenait du paranormal...



Après Vitiloire, un apéritif à la guinguette en bord de Loire nous a permis de clôturer en beauté cette journée de dur labeur : Le rosé pétillant naturel et non dosé du domaine de la FUYE était plus que bienvenu.





Tellement de bons vins dégustés et de belles personnalités rencontrées qu'il est difficile d'en faire un résumé. Il y a des endroits où l'on se sent bien : Vitiloire en fait partie.

samedi 19 mai 2012

JOY en Gascogne : Ode à la joie

Nostalgiques des amours sulfureux de la belle blonde répondant au doux nom de Joy, vous allez être déçus. Point de Zara Whites dans ce post, mais un vin blanc à la belle robe blonde du domaine de JOY : Ode à la joie (IGP Côtes de Gascogne).

IGP c'est quoi ?
Ces trois lettres, qui signifient Indication géographique protégée, remplacent depuis 2009 la mention vin de pays (c'était plus poétique avant je vous le concède, mais que voulez-vous, tout fout le camp...).

Côtes de Gascogne c'est où ?
En Gascogne pardi ! Dans le sud-ouest, dans le Gers plus précisément.

Mais retournons auprès de notre blonde...

Vendu comme vin sec, cette ode à la joie vin a tout d'un demi-sec.

Un 1er nez fermé qui ne laisse pas présager grand chose (de bon ou de mauvais c'est au choix).
Mijaurée la Joy ?

Laissez-le se dévoiler et là c'est une vraie séance de séduction qui s'offre à vous : Un nez de fruits exotiques, de miel et un soupçon de vanille (vin passé par la case barrique, ça doit jouer).
Un nez qui confirme l'impression (légère) de gras et de demi-sequetté du vin (oui j'invente des mots et alors ? ).

En bouche c'est fruité, c'est sucré sans tomber dans la lourdeur et ça a un côté aérien qui lui donne un goût de revenez-y.

Lors de cette séance de dégustation* improvisée, le qualificatif "délicat" est revenu le plus souvent.
Et c'est effectivement cette délicatesse qui séduit.
Et puis, qui peut passer à côté d'une ode à la joie en cette période de sinistrose ambiante ?


Prix : 6, 40 €

                                                                               



*Cette dégustation a eu lieu dans une cave troglodyte de Montlouis sur Loire (un de ces endroits où le temps suspend son vol pour quelques heures).
Notre hôte empreint d'une rare clairvoyance nous a livré les secrets d'une dégustation réussie :
"L'heure (11h en l'occurrence), le lieu, la nappe blanche, les verres et surtout pas trop de cons autour de la table". Dont acte. Merci pour la leçon M'sieur Pierre.



dimanche 13 mai 2012

Hecht & Bannier Languedoc 2008 : Watchou !

Premier réflexe de l'acheteur qui n'a pas la chance de (re)connaître les références qui s'offrent à lui dans les linéaires du rayon vins :
Choisir uniquement un vin de récoltant (c'est comme le port salut, c'est marqué sur le dessus du bouchon).

Ce critère de sélection est pertinent, mais n'empêche pas d'être déçu par la qualité d'un vin, limite grandement le choix et peut vous amener à passer à côté d'un vin de négociant qui mérite le détour.

Le vin c'est un peu comme les magnétoscopes : "mieux vaut un bon 2 têtes qu'un mauvais 4 têtes" (copyright : vendeur du rayon hifi dans les 90's).

Donc, un bon négociant (et il y en a) peut présenter sur la même appellation un vin plus intéressant qu'un vigneron récoltant.
Pour la petite histoire, sachez que la mise en bouteille des vins à la propriété est un phénomène relativement récent qui s'est développé dans les années 60 et qu'avant l'ensemble de la production passait par l'intermédiaire du négociant.
Le sujet récoltant ou négociant c'est un peu un débat sans fin, personnellement je préfère déboucher une bouteille de récoltant mais si je ne faisais pas une entorse à cette ligne de conduite (stupide ?) que je me suis fixée je serais passé à côté de ce vin qui m'a charmé.
En fait j'ai failli passer à côté pour 2 raisons : le côté négociant et le fait d'en avoir bu un verre alors que j'étais sous le coup d'un état grippal avancé m'empêchant de faire la différence entre un verre de vin et un verre de tang.

Hecht & Bannier Languedoc 2008 :

Hecht & Bannier est une maison de négoce fondée en 2002 spécialisée dans les vins du Languedoc Roussillon.
Les vins sont proposés sous les appellations Languedoc, Minervois, Saint Chinian, Faugères et Côtes du Roussillon villages (un peu surpris de ne pas voir de Corbières dans la gamme proposée mais bon).
La bouteille qui nous intéresse est le Languedoc 2008, un vin issu de raisins certifiées d'agriculture biologique (alors c'est un vin bio ? voir post précédent).
Composé de Syrah, Grenache et Carignan ce vin se montre dense, sombre. Le nez, d'abord fruité,  dévoile peu à peu des notes de cacao et de pruneau. En bouche, c'est rond, équilibré et d'une bonne longueur. Parfait pour découvrir l'appellation Languedoc en préservant ses menus deniers.

Un conseil : Buvez-le dès maintenant.

Prix : 6, 90 €

Où : Monoprix




Biodynamie powaaa ! La clef des terroirs

Raisins bio, domaine en conversion biologique, certification Demeter, etc... 

La liste des qualificatifs liés aux vins bio, natures et/ou issus d'une agriculture biodynamique est plus longue que mon bras et a tendance à me perdre en route. Depuis quelques temps j'entends parler de bio et de biodynamie à tout bout de champ avec des discours diamétralement opposés : les pas convaincus ("faut voir"), les convaincus et les super-extra-giga-convaincus et pas tolérants pour deux sous. Ces derniers ont, pour certains, tendance à m'hérisser le poil en tenant un discours manichéen sur le sujet : "Y'a le bon et le mauvais vigneron" (et au milieu coule une rivière). Pas sûr que ce soit si simple la vie...

Naturel, bio et biodynamie c'est quoi la différence ? (liste grossière et non-exhaustive)

La mention "naturel" sur un produit (vin compris) n'est la résultante d'aucune certification. Le mot naturel peut être appliqué sur n'importe quelle étiquette et n'engage que la vision du producteur. Toutefois, un vin qualifié de naturel sous entend (à moins de tomber sur un mythomane patenté) que le vigneron limite au strict minimum l'utilisation d'herbicides, de souffre et autre traitement phytosanitaire pouvant dénaturer le vin et introduit le moins d'ingrédient "étrangers" lors de la vinification. Pour les découvrir et vous faire une idée, rendez-vous au Vini Circus qui a lieu tout les ans fin avril en Ille et Vilaine (le site de vinicircus).

Le vin bio, quant à lui n'existe tout simplement pas (encore). Bon là c'est un peu plus compliqué pour s'y retrouver. En gros (vraiment gros) : Le label AB précise que les raisins sont issus d'une agriculture biologique, les vins respectant un cahier des charges précis sont certifiés par un organisme indépendant. En revanche, la mention AB (française ou européenne) ne garantit en rien une vinification "bio".
Et c'est là que ça commence à être capillotracté : Un (vrai) vin naturel est bio sans être (forcement) certifié et un vin "bio" n'est peut être pas si naturel que ça.
Si quelqu'un a une explication plus limpide que celle-là, je suis preneur et ne me vexerai aucunement.
On ajoute à cet imbroglio législatif le fait que la mention "vin biologique" est illégale mais tolérée jusqu'à l'application d'une certification "bio" qui englobera la viticulture et la vinification. Mise en oeuvre de cette nouvelle (et dernière ?) labellisation : Août 2012.

Et la biodynamie c'est quoi ? En entendant le terme "biodynamique" pour la première fois j'ai tout de suite pensé à un navet* (cinématographique) ou à un sentai à la bioman.
Pour avoir grandi dans les années 90, les termes "bio" et "dynamique" associés m'ont instinctivement évoqué un "action-movie" ayant pour tête d'affiche un Vandamme ou un Seagal.
Moitié bionique/moitié moine shaolin en colère : Voici "biodynamique", l'homme capable de battre un zèbre à la course et d'assommer un morse d'un bourre pif (et Dieu sait que les morses c'est pas des marrants).
Bon en fait la biodynamie c'est tout sauf ça. C'est une culture de la vigne et une vinification empreintes de spiritualité, de respect (sincère) de Dame Nature. La biodynamie c'est une communion avec la vigne qui se traduit notamment par l'utilisation de produits on ne peut plus naturels. La culture en biodynamie sous entend de respecter le cycle de vie de la vigne, de la planète, et de s'adapter au terroir (et non l'inverse) pour mieux le sublimer. On en pense quoi de la biodynamie ? Et ben le plus important pour moi c'est qu'on en pense ce qu'on veut et que vouloir convaincre à tout prix ne sert à rien.

Pour se faire une idée et parce que c'est vachement bien fait, jetez-vous sur "La clef des terroirs" de Guillaume BODIN. Un jeune vigneron, passionné de photo/vidéo et qui décide de concilier les deux dans un film documentaire. Vous y découvrirez la biodynamie vue par des vignerons convaincus et autant respectueux de la nature que des esprits sceptiques. Leurs discours prouvent une fois de plus qu'il y a une réelle fibre poétique chez les paysans (une définition de ce terme, qui est tout sauf péjoratif, m'a particulièrement plu dans ce film).
Ce film nous laisse la liberté de découvrir cette philosophie du vin sans chercher à nous orienter.
Je retiens personnellement qu'ésotérisme ou pas, la biodynamie a le mérite de rapprocher l'homme de la vigne.
Dans les compléments, on retrouve avec plaisir Richard LEROY (personnage central de l'excellente BD d'Etienne Davodeau), François CHIDAINE et d'autres vignerons qui partagent leurs points de vue et expériences. Seul Bémol (pour moi) : On assiste à un énième épisode de messieurs G. et R. se tirent dans les pattes. On en a déjà entendu parler dans des magazines spécialisés, un documentaire, un livre, un autre livre, etc...
J'aime à penser que le joli microcosme du vin a d'autres sujets plus intéressants à présenter.

Pour aller plus loin :

Au passage, en achetant le dvd de Guillaume Bodin, j'en ai profité pour me procurer "le vin, la vigne et la biodynamie". Ce livre format poche mais riche en enseignements de Nicolas Joly (domaine de la Coulée de Serrant), nous permet de mieux comprendre les dangers de l'agriculture moderne et les grands principes de la biodynamie. Après, à chacun de forger sa propre opinion.



*: Il est important de retenir que la biodynamie s'applique aussi à la culture du navet.


lundi 30 avril 2012

Domaine de la Charmoise : C'est très jus de raisin...

"Aller au bureau très tôt, décider qu'il fait beau : C'est très jus de raisin !".

Si vous avez moins de 30 ans, ce slogan entêtant ne vous rappellera sans doute pas grand chose mais je peux vous assurer que bon nombre de personnes l'ont eu en tête pendant un bon moment.

Ce qui est très jus de raisin c'est aussi le gamay de Touraine du domaine de la Charmoise 2011 : C'est frais, c'est fruité et c'est très bon.
Le gamay se livre dans son plus simple appareil et c'est tant mieux. Un vin de plaisir pour accompagner comme ce soir un plat vite fait bien fait (ou pas) : le croque monsieur (ou madame vu que j'ai mis un oeuf, et pis aussi de la sauce hamburger : Bon en fait, c'était un ersatz de croque monsieur).

Issu d'une vendange 100% manuelle, ce vin, fort de sa jeunesse, s'ouvre sans complexe sur un nez fruité et gourmand.
En bouche ça rafraichit, ça vivifie et ça plait. Servi frais c'est un vrai bonheur. De là à dire que c'est un vin qui va vous faire aller tôt au boulot, il y a un pas que je ne saurais franchir...


Où : Monoprix

Prix : 6, 25 €


P.S : Je suis preneur pour tout cours de cuisine me permettant de faire un croque monsieur digne de ce nom.





dimanche 29 avril 2012

Cahors : Comme quoi, faut être têtu dans la vie...

Haaaa, le Lot : Des gens accueillants comme c'est pas permis, des marchés sympathiques où vous découvrirez des spécialités à faire voler en éclat les certitudes des aficionados du régime WW (qui peut dire non à un cou de canard farci au foie gras, j'avoue qu'au départ le nom du plat peut fait peur...).
A cette carte postale, ajoutez le soleil et un vignoble qui mérite le détour : vous êtes à Cahors.

Le vignoble de Cahors s'étend sur 4000 hectares et c'est pas peu dire qu'il revient de loin, petit retour sur les péripéties d'un vin dont l'histoire a un petit côté François Pignon dans "La Chèvre".

Les vins de Cahors se tiraient la bourre avec leurs voisins bordelais pour trôner sur les tables des acheteurs anglais.
En 1241 les girondins obtiennent la mise en place du "privilège bordelais" qui leur permet de vendre en priorité leur vin aux Anglo-Saxons (ce post commence à ressembler à un cours d'histoire...).
Ce privilège ne sera levé qu'en 1773 par Louis XVI, autant dire qu'en 500 ans de protectionnisme déguisé (on passe au cours d'économie) les ventes se sont sérieusement cassé la gueule avaient fortement chuté et la réputation même du vin était au plus bas.
Le vin de Cahors renaît alors de ses cendres mais est frappé, comme l'ensemble du pays, par l'arrivée du Phylloxéra en 1875 qui détruit l'ensemble du vignoble.
Malgré ce coup dur (again), des vignerons décident de redonner vie au vignoble après la seconde guerre mondiale et réussissent leur pari.
Durant l'hiver 56, toujours dans la série Pierre Richard, le vignoble fut une fois de plus détruit...

Tout ça pour vous dire que quand vous avez un verre de Cahors devant vous, la moindre des choses est de le respecter. Pourquoi je dis cela ? Parce que le vin de Cahors traine à tort une image de vin lourd, pas raffiné pour un sou et qui vous anesthésie le palais pour un bon moment (si vous êtes pas déjà tombés dans les pommes).

Bien heureusement, nous sommes à présent très nombreux à savoir que cela est faux, archi-faux : Le Cahors, quand il est bien fait bien sûr, est un vin qui se révèle être puissant, droit dans ses bottes, tout en se montrant docile et fruité. Comme m'avait dit une vigneronne de Luzech* : "Ici on fait du vin d'homme, mais d'homme galant et bien élevé". Tout est dit.

Preuve en est : Château Eugénie Cuvée Pierre Le Grand 2006 (8O% malbec, 20% merlot)

Un Cahors qui illustre l'élégance du Sud-Ouest : Un nez de mûres qui évolue peu à peu vers un arôme plus évolué de sous bois. Une bouche vraiment élégante, le merlot apporte ici une rondeur qui équilibre l'ensemble et qui permet à ce vin de caresser le palais. Des tannins tout en finesse. Bref, on est vraiment loin du gros rouge qui tache.

Prix : 8, 40 € au domaine

Où : Sur le site du domaine, on peut le trouver dans divers points de vente notamment chez V&B



*qui se prononce Luzèche et non pas Luzec comme je l'avais fait pour demander mon chemin, sombre idiot de breton que je suis à mettre des ec à la fin de chaque mot...

samedi 31 mars 2012

Tesselae : le vin D-I-S-C-O

Coup de coeur sous les spotlights : Tesselae carignan vieilles vignes du domaine Lafage.

Pourquoi un vin disco ? Pour l'étiquette pop art qui me fait plus penser à Travolta qu'à Warhol (et qui, ne me demandez pas pourquoi, me donne envie de me déhancher sur du Ottawan).

Et aussi pour ce nez Délicieux et terriblement envoutant de cerises, de mûres, et de fruits cuits.
Une bouche charnue, Irrésistible, Souple, et Chaleureuse. Un vin à servir pour toutes les Occasions, petites ou grandes.

Si vous avez la chance d'en dénicher (je l'ai eu chez un certain Edouard L.), n'hésitez pas.
Dernier détail, mais qui a toute son importance : Au moment de payer on sortira sa carte bleue d'un geste gracieux (voir photo ci-après).


   
                                                    


samedi 24 mars 2012

C'est (bientôt) l'été : It's rosé time !

Vous le sentez, c'est dans l'air depuis 2 ou 3 jours... On se prend à rêver de grillades, d'apéritif à rallonge sur la terrasse. Les plus fébriles commencent déjà à astiquer la grille d'un barbecue sur le banc de touche depuis trop longtemps (en se remémorant, les yeux pleins de tendresse, les dernières flammes de la saison passée, crépitantes sous un ciel de plus en plus couvert).

Et bien ne rêvez plus et préparez vous à profiter pleinement des jours de soleil qui arrivent (en plus quand ça commence comme ça, c'est que l'été risque d'être pourri). On profite (ou pas) des foires aux vins qui ont lieu en ce moment pour faire le plein de rosé.
Le rosé (non, non c'est pas du vin rouge mélangé avec du vin blanc) est le breuvage idéal pour accompagner ce retour au sources : Faudrait voir à pas oublier que la viande grillée a été le 1er repas chaud de l'humanité (et le barbecue n'est même pas inscrit au patrimoine mondial, si c'est pas une honte).

L'embarras du choix : Qu'il soit de Provence, girondin ou ligérien, on trouve du rosé d'un peu partout en France.  Intéressons-nous au Bourgueil rosé 2010 du domaine des frères Nau.



Un rosé de saignée, sec, fruité (mais pas trop) et minéral. Un rosé pur, tendu et sans artifice. Loin de l'exubérance de certains rosés, on est en présence d'un vin à la bouche cristalline et d'une élégance bienvenue.
Un vin d'été qui vous accompagnera de l'apéritif jusqu'au dessert sans faillir.
Ce rosé tout en dentelle ne doit surtout pas être servi dès la sortie du réfrigérateur (on prévoit le coup et on  le sort 1 heure avant).

Alors on n'hésite pas, on fonce acheter du charbon de bois, on passe en vitesse s'approvisionner en brochettes et on lance les braises. Après ça, vous pourrez déambuler dans votre quartier fier comme un bar tabac, le torse bombé et le regard hautain.
Oui, vous serez reconnu par vos voisins comme étant LE gars qui a eu, dès la fin mars, le cran de lancer la saison des barbecue et de décréter ainsi que l'été c'est maintenant.
Au pire vos voisins vous prendront pour un taré pyromane, mais ça vous rendra quand même unique.

Prix : 5, 50€.

samedi 17 mars 2012

Un malbec 100% bordelais : Magdeleine Bouhou 100% malbec

En allant refaire un tour du côté de Chai Pierre (en sifflant un air bien connu de Dave), une bouteille a attiré mon attention (je mens : disons qu'on m'a bien orienté). Une étiquette en imitation liège du plus bel effet, un graphisme néo-rétro et surtout 2 mentions sur la dite bouteille : 100% malbec et Premières Côtes de Blaye. Pas banal comme mariage ça...

Chateau Magdeleine Bouhou cuvée M 100% malbec 2007

Pour moi le malbec c'est dans le Lot, à Cahors, ou encore en Argentine (dont les vins issus de ce cépage ont permis de remonter la cote d'un malbec made in France délaissé il y a quelques années).

Du malbec en assemblage dans le bordelais ça je connais, mais un vin de Bordeaux, rive droite, constitué à 100% de malbec (ou côt comme on l'appelle aussi dans le Val de Loire) et bin ça je connaissais pas. Alors si j'ai bien suivi ce que l'on m'a dit : Le malbec était the king of the cépage dans le blayais jusque dans les années 60 (avant le putsch du prince merlot).
Attention : Ces bouteilles vont bientôt devenir collector car l'appellation pourrait ne pas être attribuée à l'avenir pour les vins constitués uniquement de ce cépage.

Si j'en parle ici, c'est vraiment pour l'aspect original de ce vin (la barre des 10 euros est dépassée).

Une bonne idée pour offrir à un irréductible du " bon vieux vin de Bordeaux bien d'chez nous " une ouverture vers d'autres références : Vous serez sûrs de surprendre (et puis je me répète, la bouteille elle est très distinguée).


mercredi 7 mars 2012

Battle of Corbières

A ma gauche : 5 Corbières. A ma droite : 8 têtes brûlées (4 garçons, 4 filles) décidées à en découdre.
Au milieu : charcuteries et fromages.

Voilà pour les éléments de contexte de la fameuse "battle of Corbières" .


Petit topo sur l'AOC Corbières :

Située dans le Languedoc (sud de la France pour les personnes ayant un peu de mal en géo), dans le département de l'Aude, l'appellation Corbières est composée des cépages grenache, syrah, mourvèdre, carignan et cinsault.

Pour info, la région Languedoc-Roussillon (Hérault + Gard + Aude + Pyrénées Orientales) forte de ses 300 000 hectares est la plus grande région viticole de l'hexagone. Nous reviendrons sur les superbes vins qui la composent une autre fois.

Revenons à nos flacons. Pour faire classe et sérieux, les étiquettes des 5 bouteilles étaient masquées et un crachoir trônait même au milieu de la table (ambiance dégustation, on est pas là pour s'amuser).


                                                      Let's get ready to rumble ! 






Résultat des courses :

Soyons francs : le crachoir n'a que très (trop ?) peu servi. Pour l'ambiance sérieuse on repassera (en même temps on était là pour s'amuser).

Les invités ont quand même joué le jeu en couchant sur le papier les impressions laissées par les différents vins dégustés. Alors là, on a de tout : les besogneux (description précise et tout et tout), les timides ("je sais pas quoi mettre") et les "je m'en foutistes" (mais volontaires pour déguster quand même).

And the winner is : La bouteille E (étiquette cachée oblige)


La Pompadour 2008 de Castelmaure : (7 voix sur 8, un vrai plébiscite à la Napoléon III).
A noter : L'autre vin ("Corbières 2009") de cette même cave coopérative est arrivé en seconde position.

Les différents avis du comité de dégustation sur La Pompadour 2008 :

- Adore/Fruité/Reste en bouche

- Puissant

- Fruits rouges/Nez accrocheur/Rond en bouche

- Très bon

- Bien/Le meilleur

- Derrière un nez charmeur de griottes et d'épices, une bouche sur le fruit mûr. Un vin puissant et rond : une main de fer dans un gant de velours. Les tannins sont là et assurent sûrement mais avec tact l'équilibre de l'ensemble (ça c'est mon commentaire à moi).


Hasard ou pas, ce vin était le plus onéreux : 8, 40 €. Si c'est la somme à débourser pour rassembler tous les suffrages, c'est pas cher payé.




Un grand merci à tous mes dégustateurs de s'être prêtés au jeu dans la joie et la bonne humeur.








dimanche 4 mars 2012

Words don't come easy

Tout le monde s'accorde à dire qu'il est très difficile de décrire ce que l'on ressent en dégustant un vin (vous savez, ce même sentiment de vide et de solitude lors de l'oral de français : Quand vous croisez le regard du prof qui lit dans vos yeux que vous venez de tirer le seul sujet sur lequel vous avez fait impasse).

Comment, fort d'un vocabulaire riche de milliers de mots (j'ai abandonné l'idée de connaître le nombre exact de mots dans la langue française) pouvons nous autant sécher devant un simple verre de vin ?
Devant l'Albatros de Baudelaire je veux bien : Faire impasse sur ce poème et le découvrir lors de l'épreuve peut vous faire chuter telle une bécasse un jour d'ouverture de chasse.
Si on s'arrête à la simple lecture du texte (sans préparation aucune) on peut vite faire l'analyse suivante : Charles était un grand fan d'ornithologie avec un petit faible pour les oiseaux de mer...
Et Paf ! On passe à côté de l'essence même du message et à côté de la richesse de ce texte en même temps que l'on passe sous la barre de la moyenne (le professeur, après vous avoir poliment laissé discourir sur les différentes espèces d'oiseaux connus, ne peut que sanctionner la naïveté de votre analyse).

C'est pareil pour le vin : Faute de pouvoir mettre un mot sur son émoi, on peut se sentir frustré de ne pas pouvoir aller au bout des choses et décrire ce qu'on a sur le coeur (et dans la bouche).
Je vous conseille de regarder la vidéo à ce sujet sur l'excellent blog de missglouglou.

Nous allons donc petit à petit et pas à pas découvrir, ensemble, les mots qui permettent de "parler vin" et de partager (le plus important) avec votre entourage. Attention tout de même à parler vin avec des personnes elles aussi amatrices ou simplement curieuses sous peine de vous rendre compte que lors des repas de familles ou entre amis il ne vous reste plus qu'une place en bout de table (sans voisins).
Pire, on vous placera à celle des enfants ("Tu vois Arthur, ton citror à une belle finale tonique avec de l'acidité comme il faut. C'est un peu dommage que tu trempes tes chocos dedans : ça casse le goût").

Les premiers mots me sont inspirés par un ami qui me posait la question suivante : Comment qu'on dit quand on sent l'alcool, quand un vin "a des chevaux" ? (Je ne sais pas si le vin était si chargé en poneys mais toujours est-il que cet ami, que nous appelleront l'Albatros, avait de plus en plus de mal à battre de l'aile).

Par degrés de sensations on peut définir l'impression d'alcool laissée par un vin de la manière suivante :

  • Léger (à ne pas confondre avec faible) : Vin dont l'alcool ne se sent pas ou si peu (le "il se boit bien").
  • Chaleureux : Vin laissant une impression de chaleur due à l'alcool. Cette chaleur n'est pas trop prononcée et contribue à l'équilibre de l'ensemble.
  • Généreux : Un vin riche en alcool sans pour autant prendre le pas sur les autres caractéristiques du vin. Cette richesse est l'expression de la typicité de certaines régions. On parlera plus facilement de générosité en évoquant un vin rouge du sud qu'un rouge de Loire.
  • Capiteux : Le fameux "il a des chevaux". Dans ce cas là il a même trop de chevaux et l'alcool peut vite monter à la tête et prend trop de place. L'équilibre du vin n'est pas au rendez-vous.

Voilà, en gros, ce qui peut vous permettre d'exprimer la sensation d'alcool laissée par un vin. Cela ne se limite pas à ces 4 définitions mais elles vous permettront d'illustrer un ressenti : Libre à vous de les décliner avec un panel plus large.

Comme le chantait si bien F.R David, le langage du vin est comme celui de l'amour : Les mots ne viennent pas facilement (c'est comme le look, ça se travaille : la preuve en image).












dimanche 26 février 2012

Tarani 2010 : Boit sans soif

IGP comté de Tolosan (sud-ouest), Tarani 2010 est un vin de soif, idéal pour un repas estival en plein air : un vrai vin de copains.

Amateurs de vins puissants, charnus et complexes, passez votre chemin. Avec Tarani c'est tout l'inverse que vous allez avoir : Un nez très fruité (60% de gamay oblige), une bouche légère mais qui sait rester gourmande. Un vin aussi simple à boire qu'à partager.

Servi légèrement frais, il est parfait pour l'apéritif.

Prix : 3, 90 €

Où : Aux vins des champs

vendredi 17 février 2012

Des caves et du vin : Welcolme to Rochepinard


20red profite d'un repos bien mérité pour déambuler au milieu des vignes de l'A.O.C Montlouis sur Loire (350 ha).

Délimité par la forêt d'Amboise à l'Est et par la ville de Tours à l'Ouest, le vignoble de Montlouis est la terre du chenin (attention à la prononciation, lesson one part one : "ch'nin").

Ce merveilleux cépage se livre sous toutes les coutures, du pétillant au moelleux en passant par le sec et le demi-sec. Chacun aura se préférence concernant la manière de sublimer ce cépage blanc et c'est justement ça qui fait la richesse et l'intérêt des vins de Montlouis (et par la même occasion un intarissable sujet de conversations).

Des vignerons de renoms sont passés maître es-chenin et leur réputation a dépassé les frontières nationales. On peut exhaustivement citer :
Jacky Blot du Domaine de la Taille Aux Loups et son fameux triple Zéro (0 chaptalisation, 0 liqueur de tirage et 0 liqueur d'expédition, si ça c'est pas du nature...), sans compter les autres excellents vins du domaine (que je n'ai pas tous eu l'honneur de déguster, si M. Blot lit ces lignes...).
François Chidaine, personnage incontournable s'il en est quand on aborde Montlouis.
Et bien d'autres encore (la RVF de février dresse les portraits de ces vignerons d'une bien plus belle manière que moi).

Et puis il y a "la nouvelle vague", une jeune génération de vignerons qui revisitent le terroir et le cépage tels de jeunes et fougueux metteurs en scène réinterprétant avec fraîcheur les classiques de la comédie française...

A la lecture de cette dernière phrase, d'un lyrisme aussi médiocre que malvenu, je me dis qu'il vaut mieux arrêter là avant de passer pour un Tartuffe.

P.S : Je ne peux que vous conseiller de (re) découvrir cette fantastique région pour ses vignes, ses paysages, ses caves... Mais vous y rencontrerez surtout des gens simples (dans le sens le plus noble du terme), généreux et terriblement attachants.






mercredi 15 février 2012

On se repose sur "les lauriers"

Un minervois racé et plein de soleil pour moins de 5 € : Qui dit mieux ?

Les Lauriers (2009) du domaine des Aires Hautes : Un minervois avec son généreux nez de fruits noirs et de notes épicées. Un vin gourmand en bouche, ample et puissant : On le laissera s'aérer avant de servir.

Vous voulez-vous faire plaisir ou faire plaisir ? N'hésitez pas.

Où : Carrefour                  

Prix : 4, 50 €

lundi 13 février 2012

C'est la fête des amoureux : Saint amour "Esprit de séduction" 2009

20red est en mode "amour, amour", d'où les petits coeurs, pour célébrer la fête des amoureux.

Demain soir, comme beaucoup de couples, vous allez vous faire un petit dîner en duo.
Les plus romantiques d'entre nous auront fait livrer des roses à leur belle et préparent déjà le menu de demain soir. Si vous ne pensez ni au menu et encore moins au fleurs, 3 situations possibles :
- vous êtes en instance de divorce
- vous êtes célibataire (haaaa la sale période du 14 février, symbole du consumérisme dans ce qu'il a de plus avilissant, tout ça, tout ça... On a tous dit ça un jour).
- vous avez oublié, fou que vous êtes ! Ne comptez pas sur l'indulgence féminine pour vous en sortir indemne. Ils sont nombreux les pauvres innocents qui ont cru au : "T'embête pas pour la saint valentin, c'est débile comme truc : On ne s'offre rien et on fait rien de spécial"... Ces pauvres hommes se sont vite retrouvés dans une des deux précédentes situations.

Heureusement 2Ored est là pour vous : On prépare un petit plat qui sort de l'ordinaire (les moins doués passeront par la case surgelés mais c'est le geste qui compte) et on partage une bonne bouteille de vin, les yeux dans les yeux.

Quitte à faire dans le romantisme alors jouons le jeu jusqu'au bout (et basculons même allègrement dans le niais) en débouchant une bouteille d'un des 10 crus du Beaujolais : Un saint amour (si après ça elle pleure pas de bonheur moi je peux plus rien pour vous).

Grande occasion oblige, nous allons dépasser de peu le seuil psychologique des 10 euros mais quand on aime...

Saint Amour 2009 "Esprit de séduction" (rien que ça...) de Pascal Berthier. Pour la petite information M. Berthier a été président du cru Saint Amour et s'occupe à présent de son propre domaine.

Un nez romantique de petits fruits rouges, et une bouche expressive toujours sur le fruit avec des notes de kirsch. Des tannins bien comme il faut et une agréable longueur en bouche. Un vin idéal pour un moment idéal (c'est beau...).

Où : Aux vins des Champs        

Prix : 11, 90 €


samedi 11 février 2012

les petites récoltes de Nicolas

Nicolas met en avant une gamme de vins simples et bon marché ("les petites récoltes de Nicolas") pour sortir de l'image de la franchise ne proposant que des vins classiques et relativement chers.

Petite parenthèse sur cette enseigne qui est loin de faire l'unanimité auprès des amateurs de vins :
Non, Nicolas n'est pas le caviste indépendant qui vous déniche de bonnes bouteilles tout en étant capable de vous raconter milles et une anecdotes sur le producteur.
Oui, ces magasins ressemblent plus aux rayons boissons d'une grande surface (le côté aseptisé en moins avouons le).
Mais, Nicolas cible une clientèle citadine, pressée et sans connaissance particulière sur le vin. On ne peut donc pas comparer cette franchise avec un caviste indépendant tout simplement parce qu'ils ne vendent pas les mêmes produits et n'ont pas la même clientèle.
Enfin, j'aimerais ajouter que, malgré les différents avis négatifs que l'on peut lire ci et là sur la toile, je suis tombé sur un conseiller sympathique et compétent (ce n'est peut être pas le profil type du vendeur Nicolas mais je me devais de le souligner).

Bref, revenons à nos bouteilles... J'ai donc ouvert pour un apéritif dînatoire une bouteille des petites récoltes : Le vin de pays des côtes du Tarn acheté 3 euros 10.

Alors pour ce prix là on a quoi ? J'annonce tout de suite que je n'ai pas été emballé. Derrière une étiquette simple et volontairement authentique tout droit sorti du caveau d'un vigneron d'antan, on trouve un vin au nez discret de fruits rouges et violette. La bouche manque de consistance et de longueur.
J'ai eu l'impression de me trouver face à Beaujolais nouveau (je force un peu le trait) et je ne m'attendais pas à cela (d'où peut être ma déception).

Malgré cela, mes convives n'ont rien trouvé à redire (ou n'ont pas osé). Comme quoi, s'il fallait encore le prouver, ce n'est pas la qualité d'un vin qui fait un bon moment mais l'inverse.

Je ne vais pas mettre toute cette gamme dans le même panier et reviendrai dans d'autres posts sur les différentes "petites récoltes" proposées.

Où : Nicolas                    

Prix : 3, 10 €


mardi 31 janvier 2012

Un p'tit coup de muscadet

- "On boit quoi avec les moules frites" ?

- "Bah ça peut dépendre des moules (un peu moins des frites), moules à quoi" ?

- "Marinières"

- "Je vais chercher du muscadet et je reviens... "

- "Pas dans 2 heures."

Je reviens, peu de temps après, avec un muscadet au nez de fruits jaune plutôt discret mais qui se libère peu à peu, perlant (comme un muscadet sur lie qu'il est) et d'une bonne fraicheur.

Un vin honorable et abordable : Château La Noe 2010 Muscadet Sur Lie.


Prix : 5€

Où : Nicolas



vendredi 27 janvier 2012

Chateau la Caderie : c'est bon, c'est bio.

A 2 pas de Libourne, il y a Saint Martin des Bois. Et à Saint Martin des Bois, il y a le Château La Caderie. Dans le Château La Caderie, il y a du merlot (issu de l'agriculture biologique).

Donc, pour faire court : Le Château La Caderie, un Bordeaux fruité, harmonieux et plaisant à souhait.
Un nez de fruits croquants légèrement épicé et une souplesse qui fait du bien en cette période morose.

Acheté chez un très bon caviste de Saint Brieuc (malheureusement tout le monde n'a pas la chance d'être briochin) : Les Caves Bretonnes "Chai Pierre". Je reviendrai sur cet endroit dans un prochain post.

Prix : 7€

Où : Les Caves Bretonnes "Chai Pierre" 8 rue Michelet 22000 Saint Brieuc.


mardi 24 janvier 2012

Tu prends l'apéro ? L'Extra par LANGLOIS

Pour un apéritif qui fait des bulles on pense souvent au champagne. 2 problèmes :

  • le prix : les flacons issues de cette très belle région viticole se monnayent au delà de 15 euros.
  • la qualité qui peut ne pas être à la hauteur du premier problème (le prix, pour ceux qui ne suivent pas...). 

"Ne vous méprenez pas, je suis loin de penser que tous les champagne sont des mauvais vins surcôtés."
                                                                                                                    Monsieur B - 2012 -



Dans le doute, optez pour d'autres régions produisant de très bons vins effervescents.
Aujourd'hui, la vallée de la Loire représentée par ce crémant de Loire vif et élégant : L'Extra par Langlois.

Composé de cépages chenin et chardonnay, ce pétillant fera merveille en apéritif et accompagnera sans rougir vos desserts pour un très bon rapport qualité/prix.

Cherry on the cake : le packaging "in"

Prix : 7, 90€

 Où : Monoprix




Un énième blog sur le vin ?

Bienvenue sur 20RED,


Ce blog est destiné aux amateurs de vin (un peu) comme aux néophytes (beaucoup).


Le principe de ce blog est simple : Comment qu'on fait quand on y connait rien et qu'on doit choisir son vin ?

3 solutions :

  • plan A : Aller chez un caviste et se laisser guider
  • plan B : Acheter ses bouteilles au supermarché du coin
  • plan C : Proposer de l'eau et des jus de fruits (le plan C à pour effets de voir vos amis se montrer de moins en moins enthousiastes à l'idée de venir dîner chez vous, les plus radicaux d'entre-eux vous rayeront purement et simplement de leur liste d'amis).

Oui mais alors, pourquoi un blog si on peut aller chez le caviste ou au supermarché ?

  • Le plan A (le caviste) est pour moi la meilleure solution. Chez un caviste vous aurez la possibilité de rencontrer une personne passionnée donc sympathique (normalement...) et désireuse de vous transmettre son amour du vin. L'avantage réside donc dans le fait de pouvoir bénéficier de l'expérience de ce gentil monsieur ou madame et de pouvoir ainsi se faire une bonne première approche du monde du vin. Autre gros avantage non négligeable : si un vin vous déçoit (vraiment) ou présente un défaut, vous pourrez en toucher 2 mots à votre vendeur préféré qui fera un petit geste. S'il ne le fait pas c'est que vous n'avez pas respecté le 1er commandement : choisir un caviste sympa (mais les cavistes c'est comme les routiers, ils sont tous sympa). Inconvénients : Le monde de fou dans lequel nous vivons ne permet pas à tout le monde de prendre le temps d'aller chez un caviste. 2ème barrière : La peur. En effet le manque de culture oenologique du client novice lui donne parfois l'impression (fausse) de passer pour un ignare ("j'entre, j'entre pas ? Y'a du monde. Sans doute des habitués : Ils vont vite se rendre compte que j'y connais rien et vont me lancer des cailloux avec un sourire moqueur aux lèvres"). Il est vrai que débordant d'enthousiasme, un caviste peut vite vous perdre en vous parlant de tannins, malolactique ou bien encore de chaptalisation et autres termes obscurs (auxquels vous ne comprenez absolument rien mais pour lesquels vous mettez un point d'honneur à acquiescer tout en prenant un air grave). Enfin, 3ème frein : Le prix. C'est bien connu, chez un caviste il n'y a pas de bouteilles à moins de 50 euros. D'ailleurs on reconnait un caviste à son nez rouge (forcément, il boit tout le temps) et à sa grosse voiture de sport. Trêve de plaisanteries, effectivement tout le monde n'a pas ou ne souhaite pas prendre le temps de pousser la porte d'un caviste et cela peut se comprendre. Pour les autres (fausses) bonnes raisons de ne pas acheter du vin chez un caviste, elles sont tout simplement le fruit de l'imaginaire collectif (le même imaginaire qui assurait que la terre était plate).  
  • Le plan B (le supermarché) est en fait la raison d'être de ce blog (aaahhhh !).                     80% des bouteilles de vin sont achetées en grande surface, c'est pas rien. J'entends déjà le râle courroucé de  l'amateur de vin, "le vrai" : "Le vin en supermarché c'est le mal !"  Passé ce constat pour le moins tranché sur la question, on fait quoi ? On laisse les ménagères de moins de 50 ans errer comme des âmes en peine et se perdre au milieu de toutes les références proposées par les grandes enseignes ? Que nenni : Quitte à acheter du vin en grande surface, autant acheter le bon. Et soyons fous : En découvrant autre chose que le traditionnel bordeaux à 3 € (que-j'bois-le-même-depuis-10 ans-cause-qu'il est bon-et pis qu'en plus il a une médaille-donc c'est vous dire qu'il est bon), en apprenant 2-3 choses sur le vin grâce à ce magnifique blog, peut être que l'envie vous prendra d'aller voir comment ça se passe chez un caviste. Je vous présenterai dans ce blog des vins qui, selon moi, présente un bon rapport qualité/prix/plaisir et à moins de 10 €. Bien entendu, je vous présenterai aussi des vins qui ne se trouvent pas en grande distribution mais qui sont toujours sous la barre des 10 €.  
  • Le plan C (eau plate et banga) est à utiliser avec précaution : perdre tous ses amis peut avoir des répercutions sur l' épanouissement personnel (il parait).




Dernière chose : Le vin est un plaisir qui se consomme avec modération.